Jean Calvin, ses idées

Jean Calvin (1509-1564)

Il a une doctrine proche de celle de Luther mais il y a des conséquences différentes en matière politique.

  1. La personnalité de Calvin

Il est né en Picardie en France. Il va quitter la France jeune et s’établir à l’étranger, il cessera même d’être français.

Il est issu de la grande bourgeoisie, différence avec Luther qui était vulgaire et issu du bas peuple. Son père s’occupait des finances du clergé. Il a eu des démêlés avec des supérieurs, au point que le père a été excommunié par l’Eglise. Il est mort ainsi, ce qui est important car il ne pouvait donc aller au paradis.

Calvin a commencé à envisager des études ecclésiastiques, comme son frère qui est devenu un homme d’Eglise. Le frère aussi a également rejeté l’Eglise à l’égard de l’histoire du père. Il y a donc un sentiment de rejet envers l’attitude de l’Eglise. Sous demande du père, Calvin change d’orientation et fait des études de Droit. Il mène ses études de façon brillante et dans la foie catholique.

Pendant ses études, il se converti au luthéranisme. Il se convertit de manière très officielle. A ce titre, il aide le recteur de l’université de Paris qui vient d’être nommé, Cop, à rédiger son discours d’investiture. Or, l’université de Paris n’est pas laïque. Calvin et Cop entreprennent de rédiger un discours critiquant l’Eglise et défendant les thèses protestantes. D’emblée, Cop et Calvin ont été déclarés hérétiques c’est-à-dire en rupture avec l’Eglise et hors la loi dans le pays.

Des affiches ont été mises dans Paris critiquant l’Eglise, y compris sur la porte de la chambre du roi de France. C’est une humiliation car les réformés ont affichés des écrits hérétiques. C’est l’affaire des placards de 1534. C’est à partir de là que les rois de France s’acharnent sur les protestants. Jusque là, François Ier avait été tolérant mais à partir de là les troupes sont mobilisées. En 1535, Calvin décide de quitter définitivement la France et de rejoindre la Suisse.

C’est à ce moment qu’il publier son œuvre majeur, L’Institution chrétienne, publié en 1536 mais remanié tout au long de sa vie. Il y expose pour la première fois en français les thèmes théologiques. Pour la première fois, les français ont connaissance des thèses luthériennes. Calvin va traduire les thèses géologiques en français. Il a voulu en faire un livre d’instruction de base, à l’attention de toute personne intéressée par le protestantisme. Il l’a donc édité sous la forme d’un petit format pour que le livre passe clandestinement de poche en poche. Ce livre est dédié à François Ier. En réalité, Calvin veut interpeller François Ier sur l’intérêt de la religion nouvelle et lui affirmer la loyauté des sujets face au pouvoir temporel. Jusque 1572, les sujets protestants vont être de loyaux sujets et tout faire pour se conformer à l’ordre établi. Calvin essaye de persuader le roi de se convertir.

Calvin va se rendre à Genève où il reste une nuit et les institutions de la ville lui demande de s’installer afin de mettre fin à la tyrannie dans la ville. Les sujets genevois ont adopté la cote protestante et il faut donc mettre en place des institutions protestantes nouvelles. Calvin s’installe donc en tant que pasteur et il tente de réglementer la vie religieuse et politique de Genève. EN particulier, il a voulu réformer l’organisation religieuse e la ville mais il se heurte aux institutions locales et au peuple qui considéraient que Calvin était rigoriste. Il a donc été expulsé de Genève en 1538.

En 1541, Genève le rappelle car la ville connait une anarchie. Calvin a donc été laissé libre de faire ce qu’il voulait. Il a donc fait une réforme politique et religieuse d’envergure.

Entre temps, il s’est marié et a eu un enfant, tout deux morts rapidement. Il n’a plus quitté Genève jusque sa mort et a confiné de réformer la ville. Il a pris ses distances vis à vis de Luther.

  1. L’influence de Luther sur la pensée de Calvin

Dans les premiers temps, Calvin n’enseigne pas une doctrine différente de Luther. Il introduit le luthéranisme chez les français.

Néanmoins, quelques années avant la fin de sa vie, il rompt avec Luther. Ainsi, les protestants français se sont tournés vers le calvinisme. Le protestantisme allemand est luthérien alors que le protestantisme français est calviniste.

Calvin, comme Luther, parle d’un loyalisme parfait des sujets envers le pouvoir. Malgré les guerres de religion de 1561, Calvin demande la fidélité au pouvoir établit.

En revanche, contrairement à Luther, Calvin prône la résistance passive face à un ordre contraire à la Loi de Dieu. Il invoque alors St Pierre qui a dit « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux Hommes ». Le salut éternel selon lui passe avant l’obéissance à l’autorité. Chez Calvin, l’homme doit résister et donner une publicité à sa résistance. Il faut prendre exemple sur les premiers chrétiens qui ont subit des martyres. Calvin pousse donc à résister passivement et publiquement.

Il se demande donc s’il n’y a pas un moyen collectif de lutter contre le pouvoir.

  1. Un germe de résistance active à l’autorité

Face au tirant, c’est à la communauté d’agir selon Calvin. Il se sépare alors de Luther car collectivement les individus pleuvent s’unir pour agir. Il établit alors des règles. En particulier, il se réfère aux institutions des Etats. Dans certaines constituions, il existe des mécanismes ayant pour but de protéger la liberté du peuple. Il cite en France les Etats généraux. Ce sont des représentants des fois ordres convoqués par ordre du roi pour régler une question précise, l’ordre du jour étant fixé par le roi. C’est le roi qui décide à un moment donné de les convoquer. Calvin semble sous entendre que c’est une institution permanente qui portait se rebeller contre un roi.

Dans la pensée de Calvin, ces institutions prendraient le nom de magistrats inférieurs. Ces derniers auraient pour mission de s’élever contre le roi indigne. Calvin va encore plus loin et envisage ne ultime ressource. Pour délivrer un peuple injustement réprimé, Dieu pourrait susciter un héros armé par Dieu lui même. C’est ce que Calvin appelle le héros manifeste. Son objectif serait donc de délivrer le peuple de la tyrannie du souverain. Il invoque Moise qui inspire par Dieu a sauvé Israël de la domination d pharaon d’Egypte sur Jérusalem. Jusqu’au XVIe siècle, la religion a rejeté les juifs. Calvin marque donc une différence car il rejette cette judéo phobie.

C’est une rébellion individuelle car c’est un héros. Pour distinguer le héros de l’homme qui se rebelle, Calvin dit que le héros a reçu une mission de Dieu alors que l’homme qui agit seul n’a pas été choisit par Dieu.

Pour Calvin, l’homme n’est pas libre devant Dieu. Il ne reconnaît pas le libre arbitre. Chez les catholiques, il y a cette idée de liberté humaine devant Dieu c’est-à-dire que par ses actes on peut gagner la grâce divine et aller au paradis. Chez Calvin, l’homme ne peut rien faire car il est prédestiné d’avance, dès sa naissance il bénéfice ou non de la grâce divine. Dès sa naissance, l’homme sera donc voué au salut ou à la datation, quelque soit son comportement postérieurement. Chez Calvin, il y a une manière si une personne est élue, c’est la personne qui réussit financièrement, qui a de l’argent. Cela a eu des conséquences très importantes sur le plan économique. Dans les pays calvinistes, il y a donc une fierté de réussit professionnellement. Cela a donc développé le capitalisme selon Weber. Dans la religion catholique, on est sceptique face à l’argent.

Calvin a réussit à appliquer ces principes à Genève.

  1. L’application des principes de Calvin à Genève

En 1536, le culte catholique est abrogé à Genève et donc cette ville a du se chercher de nouvelles institutions religieuses et temporelles. La ville s’est ouverte à tous les protestants persécutés d’Europe. Cette ville a du faire face à un afflux de citoyens, d’une élite intellectuelle qui a rénové la population de Genève. Subitement, Genève est devenue une ville importante en Europe.

En 1541, Calvin est rappelé à Genève et devient rapidement le chef de la cité. Il va dominer la ville en organisation ne théocratie étonnante qui prend pour base une collaboration étroite entre l’Eglise réformée et le pouvoir politique.

L’organe clé est le consistoire, corps mixte composé de docteurs que sont les pasteurs et d’anciens que sont les notables laïques. C’est une sorte de tribunal qui se réunit toutes les semaines et qui a pour but de régir la vie spirituelle des citoyens de Genève. A ce titre, il exerce une fonction judiciaire, une sorte de tribunal du bine croire. Il juge les causes matrimoniales comme le divorce atomisé chez les protestants en cas d’adultère de la femme, les problèmes de filiation. Il est là surtout pour les affaires concernant le comportement et la moralité. On est alors convoqué quand on n’a pas été vu au serment le dimanche. On a des cas de condamnations de consommation de galette de roi, car le calvinisme rejeté tout intermédiaire entre Dieu et l’Homme comme le roi, la Sainte Marie, le Pape,… Tous les restes de catholicisme sont donc pourchassés. On traque les restes du culte catholique. Toutes les personnes ayant des restes catholiques passent devant le tribunal.

Derrière le consistoire, on retrouve Calvin. En réalité, c’est lui qui gouverne la ville en se référant à la bible qu’il interprète. Il promulgue des ordonnances. Peu à peu Calvin va instaurer une dictature religieuse à Genève. On a boutait à la solution inverse prônée par les doctrines de Luther et Calvin. L’autorité est peu à peu effacée face au consistoire. On cite souvent l’exemple d’un médecin Servet qui apparait comme le symbole de la dictature. Il avait pensé tourner de la paix à Genève et a commis la faute de discuter avec Calvin de problèmes théologiques. En particulier, il avait fait part à Calvin de ce scepticisme face au principe de la trinité. Pour cela, cet parce qu’il n’a pas voulu retirer son affirmation, il a été brulé vif.

La théocratie à Genève a donc mis en place une véritable inquisition. Genève a exercé une atrocité spirituelle sur les citoyens et le pouvoir spirituel a exercé une influence dans le domaine temporel, alors que Calvin prônait l’inverse.

Un peu partout en France, on a adopté le système du consistoire dans les villes protestantes mais comme il n’y avait pas Calvin on n’a pas eu de théocratie.

Luther et Calvin sont la base de la pensée de ceux qui vont avoir une action beaucoup plus politiques qu’eux. Calvin n’est jamais venu contester l’ordre établit. Il n’a donc pas été une révolutionnaire. Il a crée les institutions à Genève car il y avait rien à l’origine.