LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE ET SON RÉGIME

Une naissance chaotique et marquée par les échecs passés : La Troisième République, instaurée définitivement par les lois constitutionnelles de 1875, est le fruit d’un processus complexe et d’un compromis entre monarchistes et républicains. Ce régime émerge après 80 années d’instabilité (1789-1870) au cours desquelles la France a expérimenté presque toutes les formes de gouvernement : deux républiques, deux monarchies et deux empires, avec des résultats souvent désastreux.

L’histoire des régimes précédents a laissé des enseignements majeurs :

  • Les révolutions ont conduit à des régimes autoritaires (comme le Consulat et l’Empire).
  • Les monarchies, quant à elles, ont été renversées par des révoltes populaires en 1830 et 1848.
  • Les empires, bien qu’imposants sur le plan militaire, ont fini par tomber sous le poids des défaites : Waterloo (1815) et Sedan (1870).

Les grandes leçons de 1870 : Trois tendances essentielles s’imposent au moment de concevoir la Troisième République :

  1. La légitimité populaire :
    La question de la souveraineté bascule en faveur du peuple ou de la nation. Depuis 1848, le suffrage universel masculin est irréversible. Même des régimes autoritaires comme le Second Empire se sont appuyés sur cette base pour tenter de légitimer leur pouvoir. Ce principe exclut de facto les monarchistes et les bonapartistes, désormais affaiblis par leurs divisions et leurs échecs successifs.

  2. Le rôle central de la Chambre des députés :
    Cette assemblée devient l’incarnation de la volonté populaire. Elle a été le lieu de l’opposition sous la monarchie de Juillet et le Second Empire. Avec le suffrage universel, elle bénéficie d’une légitimité accrue. De plus, l’expérience électorale a montré que le suffrage universel, souvent redouté comme un facteur de révolution, s’est révélé plutôt conservateur, éloignant les craintes de bouleversements sociaux radicaux.

  3. Une organisation des pouvoirs inspirée du parlementarisme :
    Les monarchies (notamment celle de Juillet) et l’Empire ont amorcé une collaboration entre exécutif et législatif. L’idée d’un gouvernement responsable devant les chambres, bien que limitée jusqu’alors, s’est peu à peu imposée, préparant le terrain pour un régime parlementaire.

 

Section 1 – Les lois de 1875

Un compromis laborieux

Le chemin vers la République est long et semé d’embûches. Entre 1870 et 1875, la France traverse une phase de transition marquée par :

  • La fin de la guerre franco-prussienne, avec le traité de Francfort (1871).
  • L’écrasement de la Commune de Paris (1871), qui suscite une réaction monarchiste conservatrice.
  • Le choix de la République, officialisé par la loi du 20 novembre 1873 instaurant le septennat de Mac-Mahon.

Les lois constitutionnelles : une République pragmatique

Les lois de 1875 organisent le régime, sans grandiose déclaration idéologique. Leur pragmatisme est visible dans leur structure :

  1. La loi du 24 février 1875 : organise le Sénat.
  2. La loi du 25 février 1875 : définit les pouvoirs publics.
  3. La loi du 16 juillet 1875 : régit les rapports entre ces pouvoirs.

Avec seulement 34 articles, ces lois ne comportent ni préambule ni principes fondamentaux. Elles sont plus proches d’un manuel de fonctionnement institutionnel que d’une grande œuvre constitutionnelle.

Une République qui emprunte à la monarchie parlementaire

Ces lois instaurent un régime marqué par deux institutions fortes :

  • Le Président de la République :
    Il est élu pour sept ans par les deux chambres réunies et dispose de pouvoirs considérables, notamment celui de dissoudre la Chambre des députés (avec l’accord du Sénat). Ces prérogatives rappellent celles d’un monarque constitutionnel, à l’image de la Charte de 1830.

  • Le Sénat :
    Conçu comme une institution conservatrice, il est élu au suffrage universel indirect par des grands électeurs locaux, favorisant une représentation rurale et conservatrice. Il joue un rôle clé dans la dissolution de la Chambre des députés.

Cependant, la République reste fragile jusqu’à son ancrage définitif en 1879, marqué par l’élection d’une majorité républicaine au Sénat et la démission de Mac-Mahon.

 

I. La défense nationale et l’écrasement de la commune

La période qui suit la capitulation de Sedan (2 septembre 1870) est marquée par une effervescence révolutionnaire à Paris, une ville ayant une tradition d’insurrections depuis 1789, et réitérées en 1830 et 1848. Cet héritage laisse présager une nouvelle révolte face à l’effondrement du Second Empire. C’est dans ce contexte qu’émergent la Troisième République et la Commune de Paris, deux événements clés mais opposés, qui dessinent l’avenir de la France.

La proclamation de la République et le gouvernement de défense nationale

4 septembre 1870 : Après la capture de Napoléon III à Sedan, les députés républicains de Paris proclament la déchéance de l’Empire et instaurent la République. Un gouvernement provisoire, dit de défense nationale, est formé sous la présidence du général Trochu, militaire prudent et peu audacieux, symbolisé par le jeu de mots moqueur « trop choir » pour qualifier sa gestion hésitante.

Les premiers défis du gouvernement provisoire

  1. La poursuite de la guerre contre la Prusse : Bien que l’Empire soit tombé, la France reste en guerre avec la Prusse. Paris est rapidement menacée, et le siège de la capitale commence le 19 septembre 1870.
  2. Une Assemblée Constituante : Dès le 8 septembre 1870, un décret convoque les électeurs pour former une Assemblée nationale. Toutefois, les élections sont reportées sine die en raison du siège de Paris et de la détérioration rapide de la situation militaire.

La capitulation de Paris et l’armistice

  • 28 janvier 1871 : La capitulation de Paris est suivie d’une convention d’armistice, qui suspend les hostilités. L’article 2 de cette convention prévoit l’élection d’une Assemblée nationale, chargée de décider de la poursuite de la guerre ou de la négociation de la paix.

Les élections et l’Assemblée nationale de Bordeaux

  • 29 janvier 1871 : Le décret électoral rejette le scrutin impérial et revient au modèle de 1848 : un scrutin majoritaire départemental. La campagne électorale repose sur la question essentielle : paix ou guerre.
  • 8 février 1871 : Les élections donnent une majorité écrasante aux conservateurs monarchistes, favorables à une paix immédiate avec la Prusse. L’Assemblée compte 400 monarchistes, environ 250 républicains modérés, et une vingtaine de bonapartistes. L’échec de l’Empire se reflète dans la marginalisation des bonapartistes.

Le pacte de Bordeaux et le traité de Francfort

Face à la division entre monarchistes et républicains, la priorité de l’Assemblée est la négociation de la paix, sans aborder la question du régime. Cette stratégie, connue sous le nom de pacte de Bordeaux (février-mars 1871), est pilotée par Adolphe Thiers, élu chef du pouvoir exécutif le 17 février 1871.

  1. Traité de Francfort (10 mai 1871) : La paix est obtenue au prix de conditions sévères imposées par la Prusse :
    • La cession de l’Alsace et de la Moselle.
    • Le paiement de lourdes réparations de guerre.
  2. L’installation à Versailles : Méfiants envers Paris, les députés monarchistes choisissent de siéger à Versailles, perçue comme un lieu plus sûr face au risque d’insurrection populaire.

La Commune de Paris : une expérience révolutionnaire

Origines de la Commune

  • 18 mars 1871 : L’installation de l’Assemblée à Versailles provoque la colère des Parisiens. Face à l’abandon perçu de la capitale, un mouvement insurrectionnel éclate. La Commune de Paris, dominée par des courants socialistes et révolutionnaires, est proclamée.

Les principes de la Commune

La Commune adopte une organisation politique novatrice, mêlant démocratie directe et réformes sociales :

  1. Décision politique à l’échelle communale : Un système décentralisé, fédérant les communes, est proposé.
  2. Réformes sociales :
    • Suppression des privilèges économiques et des monopoles.
    • Défense des classes laborieuses contre le capitalisme.

Ces propositions inspireront des mouvements révolutionnaires ultérieurs, notamment le socialisme révolutionnaire et la révolution bolchevique de 1917. La Commune de Paris devient un symbole de pouvoir populaire, mais son existence reste éphémère.

L’écrasement de la Commune : la « semaine sanglante »

La répression versaillaise

  • 21-28 mai 1871 : Après deux mois de résistance, les troupes versaillaises, sous les ordres de Thiers, reprennent Paris. La répression est féroce :
    • 30 000 morts, principalement par exécutions sommaires.
    • Déportations massives vers des colonies pénitentiaires, notamment en Nouvelle-Calédonie.
    • Les derniers insurgés sont fusillés au mur des Fédérés, dans le cimetière du Père-Lachaise.

Conséquences

  1. Un tournant politique pour Paris : La capitale, jusqu’alors foyer de révoltes, devient une ville politiquement conservatrice pendant plusieurs décennies.
  2. Un traumatisme national : L’écrasement de la Commune divise profondément la France, renforçant les tensions entre républicains progressistes et conservateurs.
  3. La consolidation de la République conservatrice : Sous Thiers, la république naissante montre son orientation conservatrice, gagnant ainsi l’acceptation de la majorité monarchiste de l’Assemblée.

Conclusion : un tournant pour la République : L’épisode de la Commune et sa répression marquent une étape décisive dans la construction de la Troisième République. Si la Commune propose une vision révolutionnaire et décentralisée du pouvoir, elle est écrasée au profit d’une République conservatrice, acceptée par les monarchistes pour son caractère autoritaire et son opposition aux mouvements populaires. Cet écrasement scelle l’avenir d’une république tempérée, fondée sur l’ordre et la stabilité, mais profondément marquée par les fractures sociales et politiques de cette période.

 

II. Le choix de la république

Le choix de la République en 1875 marque une étape fondamentale dans l’histoire constitutionnelle française, avec l’affirmation d’une République permanente en remplacement d’un régime transitoire. Ce processus, issu de compromis entre républicains et monarchistes, montre une transformation progressive des institutions, marquées par des tensions idéologiques mais aussi par des solutions pragmatiques.

Le contexte politique : un équilibre fragile

Après la chute de la Commune en 1871, la République provisoire s’impose dans un climat d’incertitude. L’Assemblée nationale, dominée par les monarchistes, reste favorable à une restauration, mais se heurte à plusieurs obstacles :

  1. Division parmi les monarchistes : Les légitimistes soutiennent le comte de Chambord, héritier des Bourbons, tandis que les orléanistes préfèrent une monarchie constitutionnelle sous la dynastie des Orléans.
  2. L’intransigeance du comte de Chambord : Refusant d’abandonner le drapeau blanc de la monarchie traditionnelle pour le drapeau tricolore, il rend toute restauration impossible.
  3. Les succès républicains : Aux élections partielles de juillet 1871, les républicains modérés, proches d’Adolphe Thiers, obtiennent d’importants résultats, augmentant leur influence au sein de l’Assemblée.

Adolphe Thiers, chef de l’exécutif depuis 1871, reçoit le titre de Président de la République par la loi Rivet du 31 août 1871. Cependant, ce titre reste lié à un régime provisoire, en attente d’une éventuelle restauration monarchique. L’autorité de Thiers est fragilisée par une Assemblée de plus en plus hostile, dominée par des monarchistes impatients.

Le renversement de Thiers et l’élection de Mac-Mahon

La situation bascule en 1873, lorsque Thiers, perçu comme trop favorable aux républicains, est renversé par une majorité monarchiste. Le 24 mai 1873, l’Assemblée élit le maréchal Patrice de Mac-Mahon, monarchiste convaincu, comme Président de la République. Son mandat, fixé à sept ans par la loi du 20 novembre 1873, est conçu comme une période transitoire en attendant une restauration.

  • Le rôle de Mac-Mahon : En tant que chef de l’État, il incarne une solution d’attente, permettant de préserver l’unité monarchiste tout en évitant une crise politique immédiate.
  • La loi du septennat : Ce compromis établit une durée fixe pour le mandat présidentiel, posant les bases d’une institution stable.

Cependant, l’obstination du comte de Chambord sur la question du drapeau rend toute restauration impossible. Les monarchistes, divisés et incapables de trouver une solution, laissent le terrain aux républicains, dont la force croît progressivement.

Le rôle de la Commission des Trente et l’amendement Wallon

Face à l’impasse monarchique, une commission spéciale, dite Commission des Trente, est chargée de préparer un cadre constitutionnel durable. Les débats révèlent des divisions profondes sur la nature du régime, mais deux moments clés permettent d’avancer vers une République permanente :

  1. L’amendement Laboulaye (1874) : Proposant une République avec deux chambres et un président, il est rejeté par une faible majorité (359 voix contre 336), montrant déjà un basculement progressif des équilibres.
  2. L’amendement Wallon (30 janvier 1875) : Rédigé par le juriste Henri Wallon, il affirme que « le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. »

Cet amendement est adopté à une voix près (353 pour, 352 contre), marquant un moment fondateur : la République cesse d’être liée à un homme (comme Thiers ou Mac-Mahon) pour devenir une institution permanente. Ce passage du pouvoir personnalisé au pouvoir institutionnalisé établit la République comme régime durable.

Le compromis de 1875 : Avec le vote de l’amendement Wallon, les monarchistes perdent leur dernier espoir de restauration. Le reste des débats, bien que technique, aboutit rapidement à la rédaction des lois constitutionnelles de 1875, qui établissent les bases de la Troisième République.

 

III. Le compromis de 1875

Le compromis de 1875 marque un tournant essentiel dans l’histoire constitutionnelle française, en établissant une République qui cherche à satisfaire à la fois les aspirations des républicains et les exigences des monarchistes. Le défi réside dans la création d’un régime républicain acceptable pour une assemblée à majorité monarchiste. Le résultat est un compromis institutionnel qui, tout en affirmant la République, intègre des éléments rappelant les mécanismes d’une monarchie parlementaire évoluée.

Le contexte du compromis

En 1875, l’Assemblée nationale, dominée par les monarchistes, est confrontée à un choix difficile : rétablir une monarchie divisée entre les partisans des Bourbon et des Orléans, ou accepter la République. La solution trouvée est de structurer la République sur des bases susceptibles de plaire aux monarchistes, notamment en introduisant un Sénat conservateur destiné à tempérer l’influence de l’Assemblée. Pour les républicains, l’enjeu principal est d’assurer la suprématie d’une assemblée élue directement par le peuple, ce qui les conduit à accepter le compromis du bicamérisme.

Ce compromis aboutit à l’adoption de trois lois constitutionnelles, souvent désignées comme la Constitution de la Troisième République :

  • Loi du 24 février 1875 : Organisation du Sénat.
  • Loi du 25 février 1875 : Organisation des pouvoirs publics.
  • Loi du 16 juillet 1875 : Rapports entre les pouvoirs publics.

Ces lois, qui totalisent 34 articles, n’ont ni préambule ni déclaration de principes, à la différence des constitutions précédentes. Elles se concentrent exclusivement sur les mécanismes institutionnels, faisant de la constitution de 1875 un « mode d’emploi » institutionnel, comme l’ont souligné plusieurs historiens.

Les institutions principales

  • Le président de la République : un chef d’État fort

Le président de la République est une figure centrale dans le système de 1875. Il est élu pour sept ans par l’Assemblée nationale, c’est-à-dire les deux chambres réunies. Il est rééligible sans limitation et, bien que politiquement irresponsable (il ne peut être renversé par les assemblées), il peut être jugé en cas de haute trahison.

Ses pouvoirs sont comparables à ceux d’un monarque constitutionnel :

  • Il dispose de l’initiative législative et signe les décrets.
  • Il nomme aux emplois civils et militaires, ainsi que les ministres.
  • Il peut dissoudre la Chambre des députés, mais uniquement avec l’accord du Sénat.
  • Il bénéficie d’un pouvoir réglementaire étendu.

Le président exerce une autorité importante, mais la réalité de son pouvoir est modulée par l’équilibre fragile entre les chambres et son rôle au sein d’un système parlementaire.

  • Le Sénat : un bastion conservateur

Le Sénat, institué par la loi du 24 février 1875, est conçu pour être un contrepoids à l’Assemblée des députés, avec un rôle protecteur pour les monarchistes.

  • Les sénateurs, élus au suffrage universel indirect, doivent être âgés d’au moins 40 ans. Ils sont renouvelés par tiers tous les trois ans.
  • Sur les 300 sièges, 75 sénateurs inamovibles sont nommés à vie par l’Assemblée nationale sortante, dominée par les monarchistes, ce qui garantit une influence conservatrice durable.
  • Le Sénat partage les mêmes pouvoirs législatifs que la Chambre des députés, créant un bicamérisme intégral, rare dans l’histoire constitutionnelle.

Le Sénat joue un rôle crucial dans le contrôle de l’équilibre institutionnel :

  • Il peut bloquer des lois votées par la Chambre des députés.
  • Il doit donner un avis conforme pour toute dissolution de la Chambre des députés.
  • Il ne peut lui-même être dissous, assurant ainsi sa pérennité comme enclave monarchiste au sein de la République.

 

  • La Chambre des députés : une légitimité populaire renforcée

La Chambre des députés, qui représente le peuple, est intégralement renouvelée tous les quatre ans. Les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire par arrondissement, renforçant le lien entre les élus et les territoires locaux.

  • Elle exerce des pouvoirs classiques, tels que l’initiative législative, le vote des lois et du budget.
  • Elle peut également engager la responsabilité du gouvernement, une avancée notable qui consacre le principe de responsabilité politique collective.

Cependant, la Chambre des députés est contrainte par le droit de dissolution détenu par le président de la République, en accord avec le Sénat.

Un parlementarisme dualiste

Le régime mis en place en 1875 est un système de parlementarisme dualiste, où le gouvernement doit bénéficier de la confiance du président de la République et des assemblées. Cette double confiance s’inspire des pratiques orléanistes et favorise un équilibre entre les pouvoirs.

Cependant, cet équilibre bascule rapidement :

  • En 1876, le Sénat renverse un gouvernement pour la première fois, établissant son rôle actif dans le jeu politique.
  • La dissolution de la Chambre, bien que prévue, devient un outil théorique, car les présidents successifs renoncent à l’utiliser, ce qui déséquilibre le système en faveur des assemblées.

Conséquences et évolution

Le compromis de 1875 crée une République parlementaire fortement influencée par des mécanismes monarchistes. Cependant, cette structure montre rapidement ses limites :

  1. Le Sénat joue un rôle central, mais son orientation conservatrice entre en conflit avec la Chambre des députés, plus progressiste.
  2. Le président de la République, malgré ses pouvoirs théoriques, voit son autorité diminuer au profit des assemblées.
  3. L’instabilité gouvernementale devient une caractéristique récurrente, en raison de l’absence de règles strictes encadrant la responsabilité politique.

Le compromis de 1875 jette les bases d’une République durable, mais il hérite des tensions idéologiques et institutionnelles du XIXe siècle. Cette constitution pragmatique, sans ambitions programmatiques, laisse une grande marge d’interprétation aux acteurs politiques, conduisant à une République qui oscille entre stabilité institutionnelle et crises parlementaires.

 

Le cours complet de droit constitutionnel est divisé en plusieurs parties :

 

Section 2 – L’évolution du régime

Une trajectoire institutionnelle inédite :  La Troisième République est le régime le plus long de l’histoire de France, durant 65 ans (1875-1940). Pourtant, elle évolue considérablement au fil des décennies, passant d’un équilibre entre exécutif et législatif à une domination quasi-exclusive des assemblées.

  1. Le tournant de 1877 :
    La crise politique entre Mac-Mahon et la Chambre des députés aboutit à l’abandon du droit de dissolution par le Président de la République. Cette capitulation inaugure la « Constitution Grévy », du nom du président qui succède à Mac-Mahon. Désormais, le Président s’efface devant le pouvoir législatif, marquant le triomphe du parlementarisme.

  2. L’enracinement républicain :
    Les premières décennies de la Troisième République voient la consolidation des institutions républicaines, en particulier après 1918 avec la récupération de l’Alsace-Moselle. La République triomphe des monarchistes et des bonapartistes, devenus marginalisés.

  3. Les failles du régime :
    À partir des années 1920, l’instabilité ministérielle chronique affaiblit le régime. Cette fragilité culmine lors de la Seconde Guerre mondiale, avec l’effondrement de 1940 et la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

 

I. La crise de 1877 et la Constitution Grévy

Le compromis institutionnel de 1875, conçu pour être acceptable par des monarchistes majoritaires, se heurte rapidement aux réalités politiques. Dès 1876, les républicains commencent à dominer les institutions :

  • Aux élections législatives de février et mars 1876, les républicains obtiennent une large majorité à la Chambre des députés (360 républicains contre 150 monarchistes et bonapartistes).
  • Le Sénat, jusque-là bastion monarchiste, reste divisé après les élections partielles, mais l’écart entre monarchistes et républicains se resserre (154 contre 146).
  • Seul le maréchal Mac-Mahon, président de la République, reste une figure monarchiste et conservatrice, soutenu par une minorité sénatoriale.

Un équilibre fragile s’installe, avec un gouvernement républicain dirigé par Jules Simon, mais le conflit latent entre Mac-Mahon et la majorité républicaine éclate en 1877.

La crise de 1877 : affrontement entre le président et la Chambre

Le déclencheur : la « question cléricale »

En mai 1877, des tensions éclatent autour de la place de l’Église, qui refuse de reconnaître la République. Lors d’un débat houleux à la Chambre, Léon Gambetta, figure majeure des républicains, déclare : « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ! », illustrant l’opposition entre républicains laïcs et conservateurs catholiques.

Mac-Mahon, profondément catholique, envoie une lettre de blâme à son Premier ministre républicain, Jules Simon, qui démissionne immédiatement. Cela illustre une double dépendance du chef du gouvernement, soumis à la confiance du président et de la Chambre, propre au parlementarisme dualiste.

La dissolution de la Chambre

Mac-Mahon nomme alors un gouvernement monarchiste dirigé par le duc de Broglie, symbolisant une tentative réactionnaire d’imposer l’« ordre moral ». Face au refus de collaboration de la Chambre, Mac-Mahon ajourne celle-ci un mois (18 mai 1877) et, le 25 juin, dissout l’Assemblée avec l’accord du Sénat (149 voix contre 130).

La campagne électorale violente

Les élections législatives d’octobre 1877 sont marquées par une campagne féroce.

  • Les républicains dénoncent un « coup de force » monarchiste, défendent le respect de la volonté populaire et appellent à résister au retour du césarisme.
  • Gambetta martèle : « Quand le pays aura parlé, il faudra se soumettre ou se démettre. »

Le résultat est clair : bien que les républicains perdent quelques sièges, ils conservent une majorité confortable (323 contre 208 conservateurs). La tentative de Mac-Mahon pour restaurer un pouvoir exécutif fort échoue.

Les conséquences de la crise

La fin de l’autorité présidentielle

Après la défaite électorale, Mac-Mahon hésite à tenter une nouvelle dissolution, mais le Sénat, désormais moins favorable, s’y oppose. Le Président forme un gouvernement provisoire (Rochebouët), que la Chambre refuse de reconnaître. Finalement, en décembre 1877, Mac-Mahon cède et nomme un gouvernement républicain dirigé par Dufaure.

La bascule au Sénat en 1879

Le renouvellement partiel du Sénat, le 5 janvier 1879, donne une majorité républicaine (179 contre 121). Privé de tout appui institutionnel, Mac-Mahon se résigne et démissionne le 30 janvier 1879. Jules Grévy, une figure républicaine modérée, lui succède avec un message fort de soumission à la volonté parlementaire.

La Constitution Grévy : un tournant décisif

L’engagement de Grévy

Dans son discours d’investiture, Jules Grévy affirme :
« Je n’entrerai jamais en lutte contre la volonté nationale exprimée par ses organes constitutionnels. »
Cette déclaration marque un tournant dans la pratique institutionnelle :

  • Grévy renonce à utiliser le droit de dissolution, pourtant prévu par la Constitution.
  • Ce renoncement devient une convention constitutionnelle : le Président s’efface devant la souveraineté parlementaire.

Passage au parlementarisme moniste

La crise de 1877 et la déclaration de Grévy transforment le régime parlementaire dualiste de 1875 en un parlementarisme moniste, dominé par la Chambre des députés :

  • Le gouvernement n’a plus à répondre qu’à la Chambre, sans dépendre du Président.
  • Le Sénat conserve une importance relative, mais l’Assemblée nationale (députés et sénateurs réunis) est désormais l’instance décisive.

Ce régime, caractérisé par la soumission de l’exécutif au législatif, s’installe durablement. Le droit de dissolution tombe en désuétude, créant un déséquilibre qui contribuera à l’instabilité gouvernementale de la Troisième République.

Conséquences et perspectives

  • Une République aux républicains : En quatre ans, la République passe des mains des monarchistes à celles des républicains, qui contrôlent désormais toutes les institutions.
  • Renforcement du régime parlementaire : La crise marque l’affirmation de la Chambre des députés comme cœur du pouvoir, reléguant le Président à un rôle symbolique.
  • Vers l’enracinement républicain : Avec l’effondrement de l’opposition monarchiste, la République n’est plus contestée. Elle entre dans une phase d’enracinement institutionnel, marquée par des réformes sociétales et éducatives.

La crise de 1877 et la Constitution Grévy jettent les bases de la stabilité politique de la Troisième République, tout en instituant un modèle de parlementarisme qui, malgré ses succès initiaux, se révélera plus tard vulnérable à l’instabilité.

 

II. L’enracinement (1879-1918)

Avec le départ des monarchistes de l’Assemblée nationale et la mort du comte de Chambord en 1883, la question du régime est définitivement réglée : la République s’impose comme le régime politique de la France. Les monarchistes disparaissent progressivement de la scène politique, et les élections législatives qui se tiennent tous les quatre ans confirment systématiquement une large majorité républicaine. Désormais, les clivages politiques ne se structurent plus autour de la monarchie, mais au sein même du camp républicain, entre :

  • Les opportunistes : modérés, pragmatiques, gouvernant selon les nécessités du moment.
  • Les radicaux : plus à gauche, favorables à des réformes sociales et politiques profondes.

Les socialistes, autrefois révolutionnaires, commencent également à jouer un rôle parlementaire important au tournant du siècle. La politique française devient donc une confrontation entre une droite républicaine et une gauche républicaine, laissant de côté les anciennes querelles institutionnelles.

Les grandes réalisations républicaines

Les réformes emblématiques

Les années 1880 et 1890 sont marquées par une série de réformes majeures qui définissent le visage de la République :

  • Éducation : Les lois de Jules Ferry instaurent la gratuité (1881), l’obligation et la laïcité de l’école primaire (1882), fondant l’identité républicaine sur l’instruction publique.
  • Libertés publiques :
    • Liberté de réunion (1881).
    • Liberté de la presse (1881).
    • Liberté syndicale (1884).
    • Liberté d’association (1901).
  • Laïcité : Après des tensions prolongées entre la République et l’Église, la loi de séparation de l’Église et de l’État est adoptée en 1905. Elle consacre la neutralité religieuse de l’État tout en garantissant la liberté de culte.

Révision constitutionnelle de 1884

Une révision mineure mais symbolique intervient en 1884. Elle :

  • Supprime les sénateurs inamovibles.
  • Modifie le corps électoral sénatorial en augmentant la représentation des villes par rapport aux communes rurales.

Ces ajustements renforcent la nature républicaine et démocratique des institutions.

Les crises surmontées : le boulangisme et l’affaire Dreyfus

Le boulangisme : un péril populiste (1886-1889)

Le général Georges Boulanger, républicain populaire et charismatique, devient ministre de la Guerre en 1886. Sa posture nationaliste et son surnom de « général revanche » (en référence à la reconquête de l’Alsace-Lorraine) le rendent immensément populaire. Soutenu par des courants néo-bonapartistes et nationalistes, il incarne une opposition à la République, jugée faible et corrompue après le scandale Wilson (vente de décorations par le gendre du président Grévy).

  • En 1888, mis à la retraite, Boulanger entre en politique et remporte une série d’élections partielles.
  • En 1889, il triomphe à Paris, mais hésite à marcher sur l’Élysée. Cette indécision scelle sa défaite : le gouvernement dissout sa Ligue des patriotes et le général s’exile. Il se suicide à Bruxelles en 1891.

Le boulangisme s’effondre, mais il révèle une crise de confiance envers la République. Néanmoins, la République en sort renforcée et capable de résister aux tentations autoritaires.

L’affaire Dreyfus : une fracture nationale (1894-1906)

En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, officier juif de l’armée, est accusé à tort de trahison et condamné au bagne sur des preuves falsifiées. L’affaire devient un symbole des luttes politiques et sociales :

  • Antisémitisme : Exploité par les nationalistes, l’antisémitisme se déplace du camp révolutionnaire au camp conservateur, où il s’enracine durablement.
  • Division politique : Les antidreyfusards (cléricaux, nationalistes) s’opposent aux dreyfusards (républicains, socialistes).

En 1898, l’affaire prend un tournant décisif avec la publication de « J’Accuse ! » d’Émile Zola, dénonçant la falsification des preuves. Après 12 ans de combat judiciaire, Dreyfus est réhabilité par la Cour de cassation en 1906.

L’affaire Dreyfus ébranle profondément la République, mais elle renforce aussi son engagement pour la justice et l’égalité. Elle conduit à une consolidation des institutions républicaines et à une avancée de la gauche.

La Première Guerre mondiale : épreuve et triomphe (1914-1918)

La République face à la guerre

La Grande Guerre est une épreuve sans précédent pour la République. Malgré les divisions sociales et politiques, une « union sacrée » se forme autour du gouvernement pour faire face à l’invasion allemande. Cette union inclut même les socialistes, qui rejoignent le gouvernement malgré leur tradition pacifiste.

Les institutions républicaines résistent aux tensions :

  • Le Parlement reste actif, même si le pouvoir exécutif prend le dessus par nécessité.
  • Des réformes sociales sont adoptées, comme les pensions aux veuves et aux anciens combattants.

Victoire et réhabilitation de la République

La victoire en 1918 est perçue comme le triomphe de la République. Elle ramène l’Alsace-Lorraine, répondant à un enjeu national symbolique. Ce succès contraste avec l’échec des régimes autoritaires du XIXᵉ siècle, notamment les deux empires.

Cependant, cette victoire marque aussi le début des difficultés à venir. Les pertes humaines et matérielles sont considérables, et les tensions sociales se ravivent. La République, malgré son triomphe, entre dans une période de crise dès l’après-guerre.

Conclusion : un régime consolidé mais fragile  : Entre 1879 et 1918, la Troisième République s’enracine durablement grâce à :

  • Une stabilité institutionnelle qui met fin aux querelles de régime.
  • Une série de réformes emblématiques consolidant les libertés publiques et la laïcité.
  • Une capacité à surmonter des crises majeures comme le boulangisme et l’affaire Dreyfus.
  • Un triomphe final avec la victoire de 1918.

Malgré tout, la République reste fragile, marquée par des tensions sociales et des divisions politiques qui réapparaîtront avec force après la guerre, précipitant son déclin dans l’entre-deux-guerres.

 

III. L’instabilité et la chute (1918-1940)

Entre 1875 et 1914, les institutions républicaines se sont enracinées, mais un phénomène clé se développe progressivement : l’apparition des partis politiques comme principales structures d’organisation de l’opinion publique. Ce changement s’inscrit dans un mouvement européen, avec la naissance du PS allemand (1875) et l’organisation croissante des mouvements politiques jusqu’en 1905.

Les conséquences sont majeures :

  • La représentation politique devient structurée autour de groupes parlementaires, officialisés par le règlement de la Chambre en 1910.
  • L’Assemblée, autrefois lieu de recherche de la volonté générale, devient un espace de confrontation entre courants idéologiques.
  • Cette structuration est dominée par le Parti radical (créé en 1901), force politique majeure jusqu’à la Première Guerre mondiale, mais marquée par une instabilité ministérielle chronique.

Malgré une rotation rapide des gouvernements (généralement d’une durée d’un an), l’orientation politique reste cohérente, et cette instabilité n’entraîne pas encore de crises graves.

Après la Grande Guerre : bouleversements politiques et sociales

Une droite triomphante mais divisée

Les élections de 1919, marquées par une nouvelle loi électorale mêlant scrutin majoritaire et proportionnel, consacrent la victoire de la droite et du Bloc national, emmené par Clemenceau, héros de la guerre. La SFIO (socialiste) est affaiblie, et en 1920, lors du Congrès de Tours, une scission donne naissance au Parti communiste français (PCF), affilié à l’Internationale communiste.

Cependant, cette période voit émerger une bipolarisation de la vie politique :

  • À droite, les partis conservateurs s’organisent autour de la défense de l’ordre établi.
  • À gauche, le Cartel des gauches (radicaux et socialistes, sans les communistes) remporte les élections de 1924, mais se heurte à un Sénat dominé par la droite, entraînant une paralysie institutionnelle.

L’instabilité chronique et les divisions

Les gouvernements successifs peinent à s’imposer face à des oppositions internes et des crises économiques. Quelques moments marquants illustrent cette instabilité :

  • En 1926, Poincaré forme un gouvernement d’union nationale, qui parvient temporairement à stabiliser la situation économique.
  • Après son départ en 1929, la législature (1928-1932) connaît pas moins de neuf gouvernements.

En 1932, la victoire des gauches relance les tensions. L’incapacité des gouvernements à répondre aux crises financières, sociales et morales mène à des affrontements violents.

La crise majeure : le 6 février 1934

Le 6 février 1934 marque une rupture grave dans l’histoire de la Troisième République :

  • Contexte international : Hitler est chancelier en Allemagne depuis 1933, et la montée des régimes autoritaires inquiète.
  • Crise économique : Les répercussions du krach de 1929 plongent la France dans une dépression.
  • Scandales : L’affaire Stavisky (escroquerie liée à des personnalités influentes) alimente une crise morale et renforce l’antiparlementarisme.

Des ligues paramilitaires d’extrême droite tentent de marcher sur l’Assemblée nationale, suscitant des affrontements violents avec la police. En réaction, des manifestations antifascistes sont organisées le 12 février, consolidant une alliance à gauche. Le régime semble vaciller, mais un gouvernement d’union nationale dirigé par Doumergue sauve temporairement la République.

Le Front populaire : espoir et désillusions (1936-1938)

En 1936, une alliance des partis de gauche, le Front populaire (socialistes, radicaux, communistes), remporte les élections. Le gouvernement de Léon Blum introduit des réformes sociales majeures :

  • Congés payés.
  • Semaine de 40 heures.
  • Accords Matignon, augmentant les salaires.

Cependant, ces réformes se heurtent à :

  • L’opposition du Sénat conservateur.
  • Une crise économique persistante, aggravée par la fuite des capitaux (le « mur d’argent »).
  • Des divisions internes sur des questions cruciales, comme l’intervention dans la guerre d’Espagne.

Le Front populaire s’effondre en 1938, et les radicaux, sous Daladier, rejoignent un camp plus conservateur.

La chute de la République : 1939-1940

Les derniers mois

Les événements internationaux précipitent la République dans le chaos :

  • Le pacte germano-soviétique d’août 1939 provoque une fracture politique majeure. Les communistes, marginalisés, sont accusés de trahison.
  • La déclaration de guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939 inaugure la « drôle de guerre », marquée par l’inaction militaire et une paralysie politique.

En mai 1940, l’offensive allemande écrase les forces françaises. Le gouvernement de Reynaud, renforcé par l’entrée de Pétain comme vice-président du Conseil, ne parvient pas à enrayer le désastre. Dès le 16 juin, Reynaud démissionne, et Pétain devient président du Conseil. Il demande l’armistice, signé le 22 juin 1940.

L’effondrement institutionnel

Le 10 juillet 1940, l’Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs à Pétain, qui instaure un régime autoritaire à Vichy. Ce vote est massif : 569 voix pour, 80 contre, 17 abstentions. La Troisième République s’efface officiellement.

La résistance

En parallèle, Charles De Gaulle, réfugié à Londres, lance son appel du 18 juin 1940 et organise la résistance extérieure. À partir de 1941, une résistance intérieure se développe. L’unification de ces forces sous l’égide de Jean Moulin aboutit à la création du Comité français de libération nationale (CFLN) en 1943, devenu Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) en juin 1944.

Conclusion : l’héritage de la Troisième République

La chute de la Troisième République marque la fin d’un régime profondément instable mais fondateur. Pendant ses 65 ans, elle a :

  • Enraciné le parlementarisme et le suffrage universel.
  • Instauré des réformes sociales majeures.
  • Inspiré une résistance déterminée face à la montée des totalitarismes.

Cependant, son incapacité à stabiliser ses institutions et à répondre aux crises du XXe siècle a conduit à son effondrement, laissant place à la Quatrième République et, plus tard, à une Cinquième République mieux armée contre les écueils institutionnels du passé.

 

Isa Germain

Recent Posts

A propos / qui sommes nous?

Qui sommes nous? Cours-de-Droit.net Créés en 2009 par des étudiants regrettant l'absence de cours gratuits…

4 semaines ago

Les mesures de police administrative

Les actions des autorités de police administrative La police administrative peut se définir comme étant…

2 mois ago

La légalité des mesures de police administrative

La légalité des mesures de police administrative L’exercice du pouvoir de police est strictement encadré…

2 mois ago

Les autorités de police administrative

Les autorités administratives compétentes en matière de police administrative Les autorités administratives compétentes en matière…

2 mois ago

Police administrative générale et police spéciales

La police administrative générale et les polices administratives spéciales Il convient de différencier, au sein…

2 mois ago

La protection de l’ordre public [police administrative]

La protection de l’ordre public, une des finalité des mesures de police administrative L'ordre public…

2 mois ago