Pierre Leroux, le socialisme humanitaire

LE SOCIALISME HUMANITAIRE

Existe t-il une unique définition du socialisme ?

Durkheim a fait un cours sur les premiers socialistes et donc il s’est posé la question. Il observe qu’il y a une multitude de doctrine socialiste. Finalement, il dit qu’il y a un seul critère du socialiste unifiant les différents auteurs. Par exemple, le régime de la propriété ne permet pas de définir le socialisme. Le principe d’égalité n’est pas non plus un critère unificateur. Il s’est posé la question du critère de la subordination de l’homme à la collectivité mais il répond par la négative car certains auteur préservent l‘individu. Le bon critère est celui du souci de l’organisation. «On appelle socialiste tout doctrine qui réclame le rattachement de toutes les fonctions économiques ou de certaines d’entre elles qui sont actuellement diffuse au centre directeur et conscient de la société». Le socialise est donc le refus de l’inconscience et la volonté de diriger le système économique.

Le socialisme humanitaire.Au sens strict, cela désigne le socialisme de Pierre Leroux. Il y a aussi l’école buchezienne. Tout cela intervient en 1830 sous la Monarchie de Juillet. Ce sont des dissidents du St Simonisme et donc ils l’ont quitté. Ils sont aussi proches par le côté humanitaire. Ce socialisme peut se caractériser sur deux idées : réformation de la société & importance à la sensibilité religieuse et morale.

Le socialisme humanitaire de Pierre Leroux

Il est né en 1797 et meurt en 1871. Il quitte le St Simonisme en 1831 et il va se lancer dans l’élaboration de sa propre doctrine. Il devient député en 1848. Il est exilé au moment du Second Empire et donc il n’est lus présent en France. Ces principaux ouvrages sont : De l’Egalité en 1848, De l’humanité en 1840 et La grève de Samarez en 1859. C’est essentiellement un philosophe et a une réputation très curieuse. Il a d’abord ne réputation de stupide mais en même temps il a eu une très grande influence sur de nombreux esprits de son temps. Son influence intellectuelle s’est diffusée de la façon la plus efficace à travers ne œuvre littéraire fondamentale. Il est complétement oublié après sa mort mais curieusement il renait dans les années 1970-1980.

A- Le dogme de l’égalité

Leroux dit qu’il y a un dogme nouveau qi s’impose à la science humaine. C’est donc quelque qui ne se discute pas et s’impose. Il essaye de montrer les ruptures avec l’homme ancien. L’humanité n’est parvenue à l’égalité qu’en passant que par trois sortes d’égalité selon lui : régime des castes de famille, le régime des castres de patrie, le régime des castes de propriété. Dans ces trois systèmes, l’homme était soumis à un servage duquel il est libéré à présent. « Homme signifie donc aujourd’hui égal ». Auparavant, l’homme était égal que s’il était dans la caste mais aujourd’hui il a juste besoin d’être homme. Il y a donc plus qu’une seule caste universelle.

Dorénavant, l’homme est capable de s’identifier à son semblable. A partir de cela, nous identifions le droit de l’homme par rapport à l’autre car ils sont les mêmes. Il faut donc reconnaître à l’homme les mêmes droits que nous souhaitons pour nous. Cependant, en 1830, Le roux dit que le dogme est entré dans la conscience mais ne se retrouve pas dans la pratique.

B- La religion de l’humanité

Leroux qualifie l’égalité de loi divine et il estime qu’il n’y a pas de point fixe en dehors de la religion. il pense donc que la religion a une utilité sociale fondamentale. Il dit que l’histoire ni la politique ne donnent un point fixe pour comprendre ce qu’est une société. La religion va donc permettre une morale sociale. Il donne la définition de ce point fixe qu’il recherche, il le trouve dans un vocabulaire tinté de religiosité : «ce point fixe c’est la communion du genre humain ou en d’autres termes la solidarité mutuelle des hommes ».

Cette religion de l’humanité reste très vague et elle ne contient aucun dogme ou croyance obligatoire. C’est donc un déisme très vague, voit un spiritualisme. D’un point de vue politique et historique, ce déisme vague convient très bien à de nombreux républicains du XIXe siècle.

Cette religion de l’humanité est destinée à remplacer le christianisme selon lui car ce dernier a échoué. Cela engendre des conséquences. Première conséquence, c’est le principe de solidarité mutuelle des hommes qui doit être mis en avant. Il s’agit de mettre fin à la charité prônée par le christianisme. Dès 1848, le libéralisme et le socialisme se sont affrontés sur cela. Deuxième conséquence, le christianisme a été la grande religion du passé mais Leroux considère qu’il y a encore quelque chose de plus grand qui est l’humanité. Il considère que la charité ne peut pas réconcilier l’amour du prochain et l’amour de soi même. Cela se fait par le système de la mutualité. La solidarité mutuelle seule est organisable selon Leroux. Tout sera donc réconcilié et donc l’homme pourra aider son prochain tout en continuant de s’aimer.

C- Une théorie de l’association

Leroux a créé le mot socialisme mais il ne l’utilise pas pour se caractériser car il préfère le terme d’association. Ce qi est intéressant dans ce terme est que le mot association permet de récuser deux choses : l’individualisme absolu et l’obéissance absolue. Il estime que ce sont deux idéologiques qui sont fausses car le libéralisme a tord de croire que la société est une réunion d’individus alors que le socialisme a tord de croire que la société créée l’individu. Il critique ainsi les doctrinaires et les St simoniens.

Sous le mot socialisme, il refuse le socialisme absolu qui entend enterrer toute liberté. Cela s’explique par le fait que le socialisme est obsédé par le souci d’organisation. Il arrive à Leroux de se réclamer du socialisme lorsqu’il souhaite manifester son souci des problèmes sociaux et sa critique de l’individualisme.

La théorie de l’association est donc une concertation entre les deux. Leroux repousse les aspects dogmatiques et du libéralisme il refuse le pouvoir confié à une petite élite au détriment du peuple. Il essaye de combiner sans sa théorie de l’association le meilleur de ces deux doctrines. C’est donc une doctrine modérée qui correspond à la démocratie socialisante de 1848.

Au fond, Leroux en reste à des formules assez générales qui peuvent d’ailleurs convenir pendant longtemps au plus grand nombre. Ar exemple, il y a la question de l’organisation de la solidarité mutuelle. Dans la société ancienne, la famille, la patrie et la propriété ont été des instruments de soumission. Ce caractère néfaste disparaît pour ne plus conserver que des aspects favorables quand la solidarité mutuelle est organisée.

D- La conciliation de la liberté et de la démocratie sociale

Toute l’œuvre de Pierre Leroux peut être résumée autour d’une question : comment organiser les droits respectifs des individus et de la société sur le plan économique. En 1848, il récuse absolument la doctrine de la souveraineté du peuple. Par ailleurs, dans sa religion de l’humanité, il essaye d’unifier le pouvoir temporal et le pouvoir spirituel pour remplacer le vieux christianisme. Il proclame à la fois la liberté de conscience mais aussi l’obligation de culture nationale de l’humanité et donc cela est contradictoire. Mais pour lui ce n’est pas contradictoire car il s’agit de trouver un équilibre entre l’unité et la liberté.