Saint Simon, sa vie, ses idées

SAINT SIMON ET LE SAINT SIMONISME

 

 Il est né en 1760 et meurt en 1825 et est issu de la plus haute aristocratie française. Il participe à la guerre d’indépendance et sous la Révolution il s’adapte et devient marchand de biens. Il est emprisonné mais la mort de Robespierre le sauve. Il mène une vie fastueuse puis abandonne le luxe et les salons pour se lancer dans l’étude des sciences. Il est ruiné en 1806 et donc est obligé de travailler. Il est recueilli par l’un de ses anciens domestiques qui le loge. En 1802, il se lance dans des publications mais il est fasciné par le milieu des idéologiques qui sont des héritiers des Lumières. C’est après 1814 qu’il se lance dans des études sociologiques et politiques. En 1814, il publie De la réorganisation de la société européenne qui est une proposition pour réorganiser l’Europe avec le Congrès de Vienne. Il publie de nombreuses œuvres dans lesquelles les notions économiques sont omniprésentes dans les titres.

 

Sa vie est très contrastée car il avait le sentiment qu’il avait de grandes choses à faire et finalement il n’a connu qu’une vie ruinée. Il a accumulé les échecs et n’a pas été reconnu. Il fait même une tentative de suicide en 1823. Un petit peu avant sa mort, il retrouve des disciples, notamment Auguste Lecomte. Il y a un côté un peu mystique autour de St Simon. Au moment où il se tourne ver les problèmes sociaux, il applique la même démarche qu’il a utilisé dans le cadre de l’étude des sciences. Le grand projet de St Simon est de terminer la Révolution car la société française n’est pas bien organisée. Il faut le faire par une démarche scientifique.

 

Section 1- Une science nouvelle de la société

 

St Simon a cherché à fixer les conditions et les éléments d’une science sociale. C’est une démarche totalement nouvelle. St Simon considère qu’il faut retrouver la stabilité dans la société par les sciences.

 

P1- C’est une science nouvelle car elle va à l’encontre des deux formes de la connaissance

 

Elle va contre la connaissance théologique qui opprime les consciences et détourne les hommes des connaissances & la connaissance philosophique qui est une connaissance vraie selon St Simon mais elle est purement critique, ce qui est son problème. Or, St Simon souhaite être positif est donc il veut critiquer et réorganiser.

 

P2- Quelle est la nature de cette « science de l’homme » ?

 

Le grand espoir de St Simon est que dorénavant une science politique de l’homme est possible. Cela est devenu possible car la société a changé car elle est devenue une société de production. St Simon a donc comprit très vite les enjeux de la Révolution industrielle, ce qui fait son intelligence. A partir de là, la société a des règles logiques de fonctionnement qui vont venir des sciences de la nature et de l’histoire, donc de l science de l’observation. Il est donc possible de croire et d’établir une science sociale car le passage de l’économie à la forme de société peut être observé.

 

On passe d’une science conjecturale à une science positive. St Simon prend ici comme grand modèle la physiologie qui est la connaissance des corps vivants qui passe d’une connaissance conjecturale à une science positive. L’idée de St Simon est qu’il doit en être de même pour la science sociale. Elle le fera notamment par l’observation des faits. La politique devient positive lorsqu’elle considère tous les problèmes qu’elle traite comme des questions d’hygiène. La législation est une variété d’hygiène et la politique est une science qui doit donner du bonheur aux hommes.

 

P3- Les effets de cette nouvelle science sociale ?

 

Elle a pour effet une réévaluation de l’Histoire et donc de repenser à la façon positive cette dernière. Pour St Simon, une société nouvelle supérieure à l’ancienne apparaît. Elle est supérieure car elle sait observer et repose donc sur une science de l’observation. Cette société va donc privilégier ceux que St Simon appelle ceux disposant de la force positive. Lo distinguer alors le pouvoir spirituel des corporations scientifiques donc qui professent les sciences de l’observation & le pouvoir temporal des industriels sui sont ceux qui entreprennent et dirigent les travaux individuels et donc ce n’est pas une science de l’observation mais de l’organisation.

 

Section 2- Une nouvelle organisation sociale : « l’industrialisme »

 

En 1819, St Simon s’amuse à raconter une parabole et imagine deux catastrophes : une faisant disparaitre les administrateurs et une faisant disparaitre les industriels. Dans la catastrophe faisant disparaître l’élite industrielle est triste et donc il faut une génération pour les remplacer. Dans la catastrophe des élites politiques et administratives, cela est juste regrettable et il n’est pas utile de les remplacer. Les hommes les plus utiles selon sont ceux qui savant organiser la production.

 

Il y a aussi une exaltation du « producteur ». Ici, St Simon anticipe la prédominance de l’industrie et même de l’économie dans la société. Pour St Simon, l’objectif de la politique est de préserver les droits et libertés. Dans ce cas, deux solutions sont possibles selon lui. D’abord, les gouvernés peuvent faire la demande au Pouvoir de lui donner le bonheur. Dans ce cas, le Pouvoir est tout alors que le peuple n’est rien. Ensuite, les Pouvoir connaissent où est le bonheur et le peuple demande de lui conduire et donc dans ce cas le Pouvoir a un rôle important. Cela permet de distinguer deux sociétés différentes. Il y a « une société qi enjoint vaguement à ceux qui la dirigent de faire son bonheur » et l’autre société est « organisée pour travailler à accroitre sa prospérité par les sciences, les beaux arts, les arts et métiers ». Il faut pousser plus loin la distinction en disant qu’il y a une société gouvernée par les hommes et une société gouvernée uniquement par les principes. « L’acte politique le plus important, celui qui consiste à fixer la direction dans laquelle la société doit marcher, n’appartient plus aux hommes investis des fonctions sociales, il est exercé par le corps social lui même ». Tous les citoyens chargés de fonctions sociales ne remplissent plus qu’un rôle subalterne dans la société puisque leur fonction est de mettre en œuvre et de marcher vers une direction. St Simon en déduit que dans ce type de société il n’y a plus d’arbitraire des hommes. St Simon en déduit que l’action de gouverner devient nulle parce que les hommes gouvernants ne prennent plus des décisions positives et jugeables. Autrement dit, les décisions que les gouvernants vont prendre sont le résultat de preuves scientifiques indépendantes de la volonté humaine.

 

Un industriel est celui qui produit de quoi satisfaire les besoins des hommes et leurs goûts physiques. Il y a donc trois grandes classes d’industriels : les cultivateurs, les fabricants et les négociants. C’est donc lui qui produit le bonheur que la société doit donner aux hommes. Les industriels sont donc au cœur du système selon St Simon. Il précise la nature de la prééminence des industriels car il avoue que les industriels précèdent les savants et sont plus importants qu’eux. C’est donc la classe fondamentale car sans elle aucune classe ne peut survivre. Il y a donc une prééminence hiérarchique des industriels. St Simon se pose la question du rang social de ces industriels. Mais en réalité, la vraie question est celle de la position politique des industriels.

 

Section 3- Un nouveau système politique : administration ou gouvernement ?

 

St Simon se demandait le rang qu’il fallait donner aux industriels dans la société. Il n’y en a pas beaucoup à l’époque mais ils sont très riches. Il ne s’agit pas seulement de leur donner une influence politique qu’ils n’ont pas et qu’ils méritent selon St Simon. Il y a une contestation des classes supérieures traditionnelles. Derrière cette question, il y en a une autre plus profonde : désir d’une véritable transformation du pouvoir politiquer dans la société.

 

P1- St Simon oppose deux types de régime de gestion d’une société

 

Il considère que l’espèce humaine est destinée à vivre en société et il pense que dans l’Histoire les sociétés sont destinées de passer d’un mode de gestion à un autre. Les sociétés anciennes concernant le régime gouvernemental ou militaire. Dans ce type de société, les gouvernants considèrent que leur pouvoir est de nature providentielle et que donc les hommes doivent leur obéir aveuglement. Dans ce type de société, l’art de gouverner est l’art de maintenir la subordination des gouvernés. Cet art de gouverner donne une société dans laquelle il y a abondance de fonctionnaires et militaires, un usage abandon de la force physique et de la ruse, un rôle secondaire de la persuasion et de la raison.

 

Dans les sociétés nouvelles, c’est le régime administratif ou industriel. C’est un système pacifique qui conduit à la paix entre les nations. Ce système pacifique est en réalité une administration industrielle. Pour St Simon c’est une administration beaucoup moi s chère car les industriels et les scientifiques ne cherchent pas le luxe et n’ont pas besoin de dépenses pour être reconnus. Leur reconnaissance vient de leur propre savoir. Il y a donc des sociétaires dans cette société qui ont donc une part de la société.

 

Dans l’ancienne société, elle fonctionne par le commandement alors que la nouvelle société fonctionne par la direction. Dans le commandement, c’est un acte autoritaire alors que dans la direction il y a une base scientifique dans l’acte de volonté.

 

P2- La conception de la primauté des industriels chez St Simon

 

C’est aux industriels qu’il faut confier la gestion de la société pour une raison unique : ils ont la science de l’organisation. Ils sont possesseurs d’une science de l’organisation qui explique le privilège de direction qui leur revient. St Simon dit que les industriels sont la nouvelle classe dirigeante qui correspond au nouveau visage de la société européenne. Par exemple, il dit qu’il faut confier l’administration des affaires temporelles aux entrepreneurs de travaux pacifiques.

Ces administrateurs savants ont un intérêt personnel qui est de maintenir la paix entre les nations car la paix est favorable à l’échange économique et donc l’industrie. Ils ont donc intérêt à diminuer les impôts et ne les employer que de la façon la plus avantageuse à la collectivité.

 

Il y a trois raisons à cela. La première est que les nouvelles bases d’organisation sociales sont directement conformes aux intérêts de l’immense majorité de la population. L’industrialisation est donc bénéfique pour l’ensemble de la société. La deuxième est que cette société nouvelle est une société qui a détruit l’esclavage ancien. Elle va profiter de sa supériorité acquise par la science de l’observation pour dominer les sociétés encore dominées par la métaphysique. La troisième est que les forces intellectuelles et matérielles d’une société sont entre les mains de ceux qui entreprennent et dirigent l’industrie. S’ils gèrent la société, celle-ci ira nécessairement vers le progrès.

 

P3- La transformation du pouvoir politique

 

Le fait de confier le pouvoir politique ou la direction de la société aux industriels ce n’est pas seulement modifier la classe qui détient le pouvoir mais transformer l’exercice et la nature du pouvoir politique. On peut même aller encore plus loin car avec St Simon c’est un projet de fin du politique. En 1822, Auguste Comte disait que « au gouvernement des hommes succédera l’administration des choses ». Ainsi, savoir diriger une entreprise c’est être capable de diriger un Etat.

 

Le premier effet de ce changement de direction est de mettre fin à ce que St Simon appelle la politique actuelle qi est l’équivalent d’une révolution sociale. On ne gouvernera plus les hommes par la force et la violence et l’espèce humaine ne sera plus plongée politiquement parlant dans l’immoralité. Les gouvernants ne devront plus leur place à la faveur et l’hérédité mais leur savoir. C’est aussi la fin du monde renversé c’est-à-dire un monde où les gouvernants sont grassement payés et où il est admis que les pauvres doivent être généraux à l’égard des riches.

 

Le second effet est de provoquer une révolution économique et qui sera donc la plus pacifique contrairement aux révolutions politiques mais aussi plus profonde. La révolution va donc donner la priorité à l’économie et cela annonce une pensée de la fin du politique. « La politique est pour me résumer en deux mots la science de la production ». Il substitut donc l’administration des choses au gouvernement des hommes.

 

Il arrive à cette transformation radicale car il don cela priorité a bonheur des hommes et donc à la satisfaction des besoins des hommes. Si on donne la priorité au bonheur entendu en ce sens là, on donne donc la nécessité aux producteurs. « Tout par l’industrie, tout pour elle ».

Première réduction, l’homme n’a que des besoins matériels et donc les besoins de l’homme sont simples à combler. Deuxième réduction, la société peut être « administré » comme une industrie. On voit donc que réduire la politique à une science a une double signification. D’abord, en tant que science, c’est une disparition ou une parte du sens du hasard ou de la conjoncture. Ensuite, ce n’est plus un art. Enfin, cela privilégie un modèle de science : la science économique. Réduire la politiquer à une science c’est évidemment faire disparaître le débat démocratique qui n’a plus de sens dans un système scientifique.

 

Section 4- Une nouvelle religion : « le nouveau christianisme »

 

Ici, la pensée de St Simon est confuse. Sa vision de la science de l’homme est marquée par la physiologie et à cause de cela il est proche des sociologistes matérialistes. Il se rapproche donc de la philosophie matérialiste et athée du XIXe siècle. Or, il va se soucieux avant de mourir de la dimension spirituelle et symbolique de la vie sociale. A fond, la vie en  société ne peut être réduite à un science économique.

 

Il va vouloir fonder une morale sociale. Avec le temps, St Simon va prendre le ton d’un prophète et il publie en 1825 Le Nouveau christianisme.

 

St Simon avoue avoir senti un besoin de préciser l’action du sentiment religieux dans une société. Il dit que tous l’éprouvent. Il considère donc qu’il faut comprendre ce sentiment religieux. Il prétend relire le Nouveau Testa  ment. Il s’intéresse à cette question en remarquant que les hommes ont un besoin de croire. Son souhait est de mobiliser les masses par les passions et les énergies en utilisant ce besoin de croire. Il y a donc un côté de propagande avec inquiétude au regard entre les deux guerres des pratiques des propagandes nazies ou fachismes.

 

En Réalité, cette volonté de mobiliser les masses est la diffusion d’une morale sociale. Il essaye de dégager une morale pour la société industrielle. Il y a donc une critique des Lumières françaises. Il dit qu’il n’y a pas de morale sociale plus simple et claire que la morale de christianisme. Il dit que c’est la théorie la plus élevée depuis des siècles. En réalité, St Simon abuse un peu de la notion de religion. Le véritable but de St Simon est juste moral pour que les hommes s’entendent mieux et que la société fonctionne mieux.

 

Le christianisme se réduit à un unique dogme selon  St Simon : les hommes sont des frères les uns à l’égard des autres. Cependant, St Simon explique bien l’utilité de ce dogme. L’intérêt de ce dogme est de donner une règle de conduite. Les hommes doivent organiser la société de manière à être la plus avantageuse au plus grand nombre. Ils doivent se proposer d’améliorer l’existence morale et physique de la classe la plus nombre.

 

Concernant le rôle de cette nouvelle religion, c’est le rôle de toute morale sociale en pratique et donc elle impose un comportement correct aux hommes dans une société. Cette religion va fixer un but à l’ensemble de la société a lieu de laisser ce but à la pluralité des individus. St Simon ne donne donc pas une pensée individualiste. « La religion doit diriger la société vers le grand but de l’amélioration la plus rapide possible du sort de la classe la plus pauvre ».

 

Ce qui st intéressant est que St Simon relance l’idée d’un pouvoir spirituel dans la société. Or, ce pouvoir spirituel a existé au Moyen Age selon lui mais il a disparu avec la crise religieuse du XVIe siècle. Il inspire donc à reconstruire un pouvoir spirituel.

 

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