Les socialistes utopiques

Les socialismes utopiques

Cette critique de Marx a pesé lourd dans la suite de l’image de ces socialistes. Ils ont été disqualifié intellectuellement par Marx mais cela est du à un échec historique. Ces utopies ne sont pas restées en silence car il a été tenté de les réaliser. Dans les années 1840-1848, elles ont suscité un rêve puissant chez des personnes pour qu’elles se lancent dans l’aventure de la réalisation. C’est le phénomène du départ vers les Etats Unis pour fonder un monde nouveau.

Les caractéristiques communes des utopies

La première est qu’elles sont un rêve et une attente de quelque de mieux et d’idéal. Il y a d’abord le désir d’une vie en communauté que l’on retrouve chez les St simoniens. Ce désir est une réaction anti individualiste qui est un monde d’affrontement qui fait perdre le sens de la vie commune. Notamment, il y a eu des tentatives de communautés en main 1968 et donc c’est quelque chose que l’on retrouve encore aujourd’hui. C’est aussi l’égoïsme du monde économique. Cette vie de communauté est donc dirigée contre le libéralisme mais aussi contre le traditionalisme. C’est le rêve d’une société parfaite donc pacifique, harmonieuse et morale.

La deuxième concerne les moyens de mise en œuvre des utopies. Il ne s’agit pas d’un appel à la révolution. C’est ne attente passive donc l’attente d’une date. Ce qu’il y a de commun concerne les moyens que Marx va sévèrement critiquer. D’abord, c’est le refus de la violence et de la Révolution. Du coup, c’est la théorie du modèle et le principe de l’exemplarité contagieuse qui s’appliquent. Il s’ait donc de créer un modèle que tout le monde voudra copier. C’est donc un désir de transformation pacifique de la société par une contagion progressive. Il y a donc de tentatives répétées de créations de mini sociétés modernes. Autre caractéristique, ils ont attendu le mécène qui aiderait à réaliser le modèle initial d’un point de vue financier.

Dans ce refus de la violence et de la révolution, il faut généraliser le problème car les utopies refusent la politique, notamment l’Etat. Ce sont des sociétés sans Etat et sans réflexion sur le Droit. On retrouve cela chez tous les utopistes mais aussi chez d’autres réformateurs sociaux. La communauté idéale est gérée sur le modèle paternel et familial dans ces communautés utopiques. Les règles ne sont pas juridiques mais morales et donc elles pèse davantage sur les hommes.

Critique de Marx

Marx reconnait une qualité à ces doctrines : la valeur de leur critique à l’égard de la société française. Mais, les défauts l’emportent. Le premier est le fait de repousser toute action politique et toute action révolutionnaire. En se contentant de la force de l’exemple, les utopies sont vouées à l’échec car pour Marx toute expérience à petite échelle échoue. Ces utopies sont des peintures imaginaires selon Marx et elle se développe dans un prolétariat peu développé. Le paradoxe des utopies est de vouloir réformes les sociétés y compris avec l’aide des favorisés et c’est encore une des critiques de Marx. Il leur manque donc quelque chose de fondamental : ils n’ont pas le sens de la lutte des classes.

Robert Owen, le précurseur

Il est né en 1771 et meurt en 1858. Il a notamment écrit : Propositions fondamentales du système social (1837), Esquisse du système d’éducation (1825). Il était un industriel qui a bien réussi professionnellement. Mais, par la suite, il se tourner vers le socialisme et peut apparaître comme un précurseur à cause de son utopie communautaire. Il est assez représentatif du sens un peu vague que le premier socialisme a encore à cette époque. Il est socialiste mais en même temps il est lié d’amitié avec les princes de sang et il réussit professionnellement mais il abandonne tout pour une tentative en Amérique.

C’est un autodidacte et satisfait de lui par sa réussite. Il se considère comme un exemple de réussite. Il est très attaché aux vertus de la bourgeoisie. Son usine a été aménagée par lui pour qu’elle soit un nouveau modèle social. Il est très soucieux d’améliorer les conditions de travail de ses ouvriers et donc il a un souci de l’hygiène, interdit le travail des enfants, organisation d’une centrale d’achat,… Il est soucieux aussi d’améliorer la moralité de la classe ouvrière et aussi de l’éducation morale de l’adulte. Il surprime les sanctions disciplinaires dans son usine et le replace par un système d’indicateur en 4 faces et 4 couleurs pour chaque ouvrier. Tout le mécanisme d’Owen repose sur le paraître.

A partir de 1817, il a voulu aller plus loin en proposant un modèle plus avancé de société idéale. Il lance une souscription pour réaliser ce modèle aux Etats Unis. Cette communauté va être créée le 1er mai 1825 et s’appelle New Harmony. Il s’y installe avec une communauté de 900 personnes. Le projet repose sur trois principes essentiels.

Le premier est le souci de rationalité et ici Owen est le disciple du rationalisme des Lumières car il critique toutes les religions mais en même temps il est tolérant face aux croyances des autres. Pour lui, le bouleversement des sociétés est provoqué par le machinisme et les découvertes scientifiques. Il oppose deux types de révolution : celle par la force et celle par la raison. Il applique la rationalité dans tous les domaines.

Le deuxième est la philosophie déterministe car Owen est déterministe en ce qui concerne les actes et les intentions des hommes. Pour lui, l’homme est composé de deux choses : une organisation originelle et des influences extérieures. Ce sont des choses que l’homme ne peut pas modifier. Le caractère de l’homme est donc un fait accidentel indépendant de lui. L’organisation qui caractérise un homme n’est donc pas choisi par lui, comme il ne choisi pas son éducation et les circonstances dans lesquelles il a grandit. Ainsi, l’homme ne fait le mal qu’en raison des circonstances fatales qui l’entour. L’homme est irresponsable puisque la personne responsable est la société. En conséquence, le gouvernement rational est celui qui s’occupe des conditions propres au bonheur des hommes. Le criminel est donc un malade à soigner et non une personne à punir. Toute l’idée d’Owen est de faire porter l’accent sur l’éducation de l’homme.

Le troisième concerne le plan de communauté. Owen part d’une idée fondamentale selon laquelle le vrai bonheur pour les hommes ne peut se construire que dans une vie communautaire. La vie communautaire permet de développer une association entre des hommes sympathiques et aussi une répartition plus juste de la répartition des richesses.

Les principes de la communauté sont au nombre de six. Le premier est le fait que l’idéal est une égalité parfaite entre les hommes entre les âges. Le second est que la vie communautaire est organisée dans des villages communautaires car il faut lutter contre l’individualisme et le l’isolement. Le troisième est le refus absolu de toute économie monétaire et donc il n’y a pas d’argent car la valeur vient du travail et donc les individus sont payés en bons représentatifs du travail fourni. Le quatrième est la volonté d’unir et de réconcilier le travail agricole et industriel. Les communautés d’Owen sont des communautés rurales car il s’agit de mélanger les types de travail et aussi permettre à la classe ouvrière d’être au milieu de sa propre consistance. Le cinquième est que tout est rationnel, notamment le village industriel. Dans le village, on retrouve un bâtiment central qui permet de manger tous ensemble qui offre une meilleure nourriture à meilleur cout et sans gaspillage. Du côté droit, il y a l’école et l’Eglise. A gauche, il y a la bibliothèque, une salle pour les études. On retrouve ensuite les habitats et au delà de deux ans les enfants sont éduqués collectivement et non plus par ses parents. Le sixième est qu’il y a un souci de la culture.

Mais cette collectivité a échoué. Au bout d’un an, l’échec est total. Les fils d’Owen expliquent cette échec par le fait que les personnes ont été choisies au hasard et donc il s’agissait de personnes non motivées. La crise a été accélérée lorsque Owen a voulu passer à l’égalité parfaite. L’échec est donc du aux hommes et leurs défauts. Toute sa fortune a disparu dans ses affaires et il revient ruiné en 1829 en Angleterre. Il va s’intéresser à d’autres choses comme le millénarisme en prédisant la venue du parfait christianisme et l’arrivée de la Nouvelle Jérusalem. Dans celle ci, les hommes ne partiront plus qu’une seule langue car il ont un seul intérêt et sentiment : charité » éternelle et amour réciproque. Il envisage même la possibilité d’une navigation aérienne. Il se lance aussi dans le spiritisme et s’adonne à la communication avec les esprits.